Les adieux du baron rouge

 

A l’issue de la saison 2012, le septuple champion du monde de Formule 1, Michaël Schumacher, a tiré sa révérence. L’occasion de revenir sur sa carrière exceptionnelle à plus d’un titre. Souvent adulé, parfois décrié, le pilote allemand n’a eu de cesse de nourrir la controverse et peine aujourd’hui encore à faire l’unanimité autour de sa personne. Rétrospective de l’itinéraire riche en succès d’un surdoué du volant.

 

Michael Schumacher n’a que quatre ans lorsqu’il adapte un moteur de moto à son kart à pédales. Alors qu’il heurte un lampadaire dans les rues de son quartier, son père prend la décision de le lancer sur les pistes aux environs de Kerpen. Le fils aîné de Rolf Schumacher devient alors le plus jeune membre du club de karting local où il s’impose rapidement comme un prodige aux yeux de tous et remporte son premier championnat dès l’âge de 6 ans. Au cours des années suivantes, le jeune Michaël commence donc fort logiquement à faire parler de lui dans le monde du sport automobile.

Une ascension fulgurante

Au printemps 1988, Schumacher rencontre le directeur de l’écurie de Formule 3 WTS, Willy Weber, à l'occasion d'une détection de talents à Salzbourg. Impressionné par les capacités hors du commun du vice-champion de Formule-Ford âgé de 19 ans, Weber prend le parti de l’engager et de soutenir son ascension dans le sport automobile professionnel. Sous la protection de son nouveau mentor, le jeune espoir allemand peut donc faire ses premiers pas en Formule 1 au Grand Prix de Belgique en août 1991. Au volant d’une modeste Jordan-Ford, il éblouit le petit monde de la Formule 1 par sa performance de haut vol lors des qualifications sur le circuit de Spa-Francorchamps, tant et si bien qu’il signe dès la course suivante un contrat de plusieurs années avec le « top team » Benetton. Sous la houlette du directeur d’écurie, Flavio Briatore, et de l’ingénieur et stratège, Ross Brawn, le protégé de Weber parvient ainsi à s’imposer dans la catégorie reine du sport automobile et décroche en point d’orgue ses deux premiers titres mondiaux en 1994 et 1995.

Schumi et Ferrari dans la légende

En 1996, la nouvelle icône de la Formule 1 décide pourtant de donner un nouvel élan à sa carrière et relève le défi de faire triompher la prestigieuse Scuderia Ferrari qui court désespérément après un titre mondial depuis dix-sept ans. Le moins que l’on puisse dire est que son entreprise a été couronnée de succès : en l’espace de dix ans, le baron rouge entre véritablement dans l'histoire de la Formule 1 et remporte cinq titres mondiaux consécutifs avec l’écurie italienne entre 2000 et 2004. A l’heure de raccrocher son casque pour la première fois en 2006, « Schumi » est ainsi, avec sept titres mondiaux et 91 victoires en Grand Prix à son actif, le pilote le plus titré de l’histoire de la Formule 1.

Une personnalité controversée

La success-story est bien connue : Michaël Schumacher est synonyme de triomphe et de gloire. Au début des années 2000, le septuple champion du monde écrase la plupart du temps ses adversaires et ridiculise régulièrement ses propres coéquipiers chez Ferrari, Eddie Irvine puis Rubens Barrichello, qui sont contraints de se conformer aux consignes d’écurie et de s’effacer derrière leur leader. Toujours plus avide de victoires, le natif de Hürth-Hermülheim est parfois l’auteur de manœuvres litigieuses lorsqu’il se retrouve en grande difficulté, ce qui lui vaut, par exemple, d’être exclu du championnat du monde 1997 en raison d’une manœuvre dangereuse et intentionnelle à l’encontre du pilote canadien, Jacques Villeneuve. Pour ces raisons entre autres, le multiple champion du monde de formule 1 n’a jamais fait l’unanimité au sein du paddock. Ses détracteurs lui reprochent non seulement sa conduite agressive, mais aussi son arrogance. Ce trait de caractère semble pourtant être indissociable de la personnalité de l’ambitieux champion allemand.

L'ultime défi chez Mercedes : un dur retour à la réalité

Après une pause de trois ans, la star allemande sort de sa pré-retraite en 2010 et rejoint l’ambitieux team Mercedes dans l’optique de coiffer sa huitième couronne mondiale. Cependant, ses illusions sont vite déçues et Michaël Schumacher tombe de Charybde en Scylla avec les flèches d’argent. Au lieu de se battre pour la victoire comme au temps de sa glorieuse époque chez Ferrari, il écume le milieu de grille et ne parvient que trop rarement à s’imposer face à son jeune coéquipier, Nico Rosberg. En raison de l’incapacité du constructeur allemand à développer une monoplace performante en l’espace de trois saisons, le baron rouge n’obtient pour meilleur résultat qu’une troisième place au Grand Prix d’Europe en 2012. De son propre aveu, il a pu redécouvrir au cours de sa deuxième carrière que « perdre peut être bien plus dur que de gagner, mais aussi plus instructif. »

Après une première carrière couronnée de succès, l’allemand de 44 ans parvient désormais à éprouver du plaisir sans vaincre. L’ancien pilote fougueux est devenu un homme plus mûr et entend se consacrer à sa passion pour l’équitation. Il s’est récemment porté acquéreur d’un immense ranch au Texas où il pourra couler des jours heureux loin du grand cirque de la Formule 1 et satisfaire à cheval son besoin d’adrénaline.

 

Guillaume Gorge

 

Promotion: 
2012-2013

Ajouter un commentaire

Filtered HTML

  • Les adresses de pages web et de courriels sont transformées en liens automatiquement.
  • Tags HTML autorisés : <a> <em> <strong> <cite> <blockquote> <code> <ul> <ol> <li> <dl> <dt> <dd><p><br><iframe><img><div>
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.

Plain text

  • Aucune balise HTML autorisée.
  • Les adresses de pages web et de courriels sont transformées en liens automatiquement.
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.