Montmartre à la boussole

Samedi, fin d’après-midi, drôle d’agitation dans les rues de Montmartre. Entre les habituels touristes qui déambulent autour de la place du Tertre se faufilent des sportifs en survêtements bariolés, équipés de lampes frontales et carte à la main.

L’explication à ce rassemblement se trouve rue du Mont Cenis. C’est ici que se trouve, le temps d’une journée, le quartier général de l’édition 2013 de la Paris’GO, une course d’orientation urbaine, ouverte à tous. 

 

Une majorité de participants sont des orienteurs aguerris. Orienteurs, c’est ainsi que l’on appelle les pratiquants de la course d’orientation, un sport où les coureurs doivent établir à l'aide d’une carte leur propre circuit pour valider toutes les balises d’un parcours. Habituellement, la course d’orientation (CO pour les initiés) se pratique en pleine nature. Le format urbain est plus récent et permet de faire découvrir plus facilement ce sport aux non-initiés tout en offrant un défi d’un nouveau genre aux amateurs de CO. Lors de la Paris’GO se côtoient donc sportifs confirmés et débutants curieux.

Et le succès est au rendez-vous. Les organisateurs sont débordés : le quartier général grouille de monde et bientôt le stock de carte pour les courses « débutants » s’épuise. Il faut attendre l’impression d’une nouvelle fournée de plans pour se lancer dans le parcours.

Jeans, basket et gros manteaux, mon groupe se distingue fortement des « pros » qui s’élancent à grandes foulées, poinçonneur électronique au doigt et boussole au poignet. Le parcours débutant n’est pas difficile. Et notre rythme modeste nous permet de découvrir les recoins de Montmartre, sans pour autant manquer à notre mission : valider chaque balise, et dans le bon ordre. Sur certaines balises se créent des embouteillages de débutants qui bloquent les coureurs chronométrés. Et oui, pour eux, c’est avant tout une course. Commence alors la ritournelle qui durera tout le long du parcours : les groupes de débutants s’écartent pour laisser passer les sportifs en criant « Attention, coureurs ! Coureurs ! ». Ceux-ci, concentrés mais amusés nous remercient avant de foncer vers la prochaine balise. 

Tout ceci sous l’oeil surpris des riverains et touristes, peu habitués à ce genre de manège. Une passante nous interpelle « On peut savoir ce que vous faites là au juste ? ».

Au final, il nous aura fallu une bonne heure pour passer par les 24 balises du parcours. On retiendra de cette après-midi la bonne ambiance générale et l’impression d’avoir découvert un sport où convivialité rime avec effort.