Le Belge italophone qui étudie l’allemand à Paris

 

Matthias, étudiant en licence d’histoire et d’allemand à l’Université de Paris 7, est de ces personnes qui ont le chic pour brouiller les pistes. Quand on l’entend en cours d’allemand, son intonation est si juste qu’on pourrait le prendre aisément pour un Allemand, d’autant qu’avec ses gros piercings tribaux à chaque oreille, il a bien le look bohême berlinois. Mais non, en fait, c’est un simple malentendu.

Quand on lui demande d’où il vient, il répond du tac au tac « de Lorraine ». Ce n’est qu’en creusant un peu, après lui avoir demandé pourquoi il été étudiant à Bruxelles, que l’on apprend qu’il vient en fait d’un petit coin de Belgique, une région méconnue, la « Lorraine belge », dans l’extrême sud de la Wallonie, aux confins du Luxembourg et de la Lorraine bien française. On se couchera moins bête. À Arlon, la capitale de la province belge du Luxembourg (à ne pas confondre avec le Grand-Duché voisin) où il a grandi, on parle habituellement le français et le luxembourgeois, une langue proche de l’allemand.
 

D’où vient son intérêt pour les langues ? De sa jeunesse dans un milieu polyglotte, et de sa famille, puisque son père est traducteur en français, allemand, anglais et néerlandais. Rien que ça. Matthias, lui, a étudié l’allemand et l’italien à l’université à Bruxelles il y a une décennie de cela, avant de partir vivre quatre ans à Berlin, où il a occupé des postes divers liés à ses compétences linguistiques. Installé à Paris depuis un an, il dit avoir définitivement tourné la page berlinoise de sa vie, même s’il avoue volontiers que les bars fumeurs de la capitale allemande lui manquent encore.

Aujourd’hui, Matthias est âgé de 35 ans mais cela ne l’a pas empêché de reprendre ses études. Il perfectionne son allemand à la Sorbonne Nouvelle et à Paris 7 en attendant être admis, si tout se déroule comme prévu, à la rentrée prochaine, dans un Master intégré franco-italien avec une spécialisation en histoire. Puis, dans un second temps, de partir faire un doctorat d’histoire en Italie.