Glück(!) macht froh
Gaëlle, 29 ans, est designer de mode. Après des études aux Beaux-Arts et aux Arts Déco, elle a décidé de créer sa propre marque : Glück(!).
Quel est le concept de Glück(!) ?
Glück(!) est une marque de vêtements et d’accessoires pour l’homme et la femme qui s’inspire principalement du cinéma européen des années soixante. J’essaye aussi d’avoir une démarche responsable en utilisant des matières naturelles comme la soie et le coton, produits de manière équitable ou encore le cuir. Si elles ne sont pas réalisées à la main, je sous-traite à des entreprises européennes. Je mets un point d’honneur à respecter mes prestataires et mes clients.
Quelle est l'origine de la marque ?
Tout à commencer à la sortie des Beaux-Arts de Rennes en 2004. J'ai commencé par imprimer des t-shirts au pochoir. J'en ai vendus beaucoup cet été-là, ça m'a encouragée à continuer. La même année, j’ai déménagé à Paris pour mes études. Ma colocataire a parlé de moi dans une boutique de créateurs, le Night Shop rue de Lappe dans le quartier de la Bastille. Les propriétaires ont aimé mes t-shirts et j'ai commencé à y déposer mes créations. Cela m’a permis de faire mes débuts et de voir ce qui marchait auprès des clients. Grâce aux ventes, j’ai pu réinvestir mes gains dans d’autres créations. Puis j’ai fait une petite pose d’un an et demi pour passer mon diplôme aux Arts Déco, faire des stages et trouver du travail. C'est mon copain qui m'a persuadée de reprendre ma petite affaire, et il s'y est lui aussi beaucoup investi. C'est là qu'on a fait les premières collections de t-shirts sérigraphiés, le site internet et la participation aux ventes de créateurs.
Pourquoi avoir choisi ce nom ?
Pendant mon enfance, j'ai passé mes vacances en Allemagne, j'en ai de très beaux souvenirs et je me sens très proche de la culture allemande. Le mot « Glück » est alors venu spontanément. En allemand, « Glück » signifie « la chance, le bonheur ». Je voulais un nom de marque simple, qui soit à lui seul un slogan. Le point d'exclamation entre parenthèse, c'est ma signature, un sursaut entre parenthèses.
Pourquoi s'être lancée dans cette aventure ?
Depuis mon enfance, je fais des vêtements. J’ai commencé par habiller mes poupées et puis j’ai continué en me faisant des vêtements à moi-même. C’est avec ma mère et une voisine que j’ai fait mes premiers pas dans la couture. Quand je suis arrivée aux Arts Déco, j’ai appris la technique. Ce choix de carrière a donc été logique pour moi mais monter ma marque a toujours été mon rêve. J’ai aussi beaucoup été influencée par mes rencontres durant mes stages dans des maisons de couture ou encore dans le cinéma.
Pourquoi cet attachement à l’Allemagne ?
Depuis que je suis toute petite, je baigne dans un univers allemand parce que mes parents aiment beaucoup l’Allemagne et y font souvent des voyages. J’ai bien sûr appris l’allemand à l’école. Par ailleurs, Berlin est une ville que j’adore. Elle est propice à la création et elle dégage une atmosphère particulière que j’aime beaucoup.
Combien de personnes travaillent pour Glück(!) ?
Nous sommes deux à travailler pour Glück(!), mon compagnon et moi. Comme il travaille dans le cinéma, il est une source d’inspiration. Mais il m’aide également pour tout l’aspect commercial lorsque nous organisons des ventes dans des boutiques éphémères.
Quelles sont vos inspirations ?
Les films européens sont mes principales inspirations. J’ai commencé par des visuels avec le portrait du commissaire Derrick avec le slogan « Derrick loves Glück(!) ». C’est un T-shirt qui a bien marché auprès des clients. Pour ce qui est de la mode féminine, je fais de nombreuses références à des modes des années
quarante à soixante-dix car ce sont des modèles de vêtements qui mettent la femme en valeur. Je m’inspire d’acteurs comme Anna Karina, Brigitte Bardot ou Jean-Paul Belmondo, tant pour leur style que pour l'univers des leurs films.
Quelles sont vos créations ?
Mes premières créations étaient des T-shirt customisés avec des pochoirs dont je créais le dessin. Par la suite je suis passée à la sérigraphie avec des T-shirt comme « Miss Glück(!) », « Derrick », « Antoine Doinel », « Le Doulos », « Bande à Part » ou encore « A bout de souffle ». Je réalise également des robes mais aussi des accessoires comme des broches et des sacs.
Est-ce que vous parvenez à vivre de cette activité ?
Pas du tout ! Pour le moment il m’est impossible de vivre pleinement de mon activité de création. Pour des raisons financières, j’ai décidé de travailler à côté pour une autre marque. J'ai aussi pu avoir des expériences variées dans le cinéma et dans des maisons de couture. Je n’ai pas le temps de m’investir pleinement dans ce projet. Mais je ne perds pas espoir et je prévois déjà de m’engager un jour totalement dans cette aventure.
Quel avenir pour Glück(!) ?
En mars, le nouveau site internet de Glück(!) va apparaître. Je vais également ouvrir une boutique en ligne sur des plates-formes de créateurs comme le site Etsy. Et j'espère un jour pouvoir monter un vrai projet solide pour faire de Glück(!) la marque dont je rêve.
propos recueillis par Anne-Claude Martin.
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