"Deutsche Weihnacht" en France - L'Église Protestante Allemande à Paris
1894 c'était l'année de l'inauguration de l'église protestante allemande à Paris. Depuis, c'est toujours un lieu de rencontre, un peu de "patrie" pour les allemands exilés à Paris, un lieu aussi pour trouver de l'aide quand on vient de s'installer en France. C'est là aussi, où on trouve de "Noel à l'allemande" dans la capitale francaise.
C’est le 24 décembre, 18 heures moins le quart. Les bancs se remplissent rapidement. Des vieux, des familles avec leurs enfants, adolescents en tenue festive. Eux tous sont venus pour fêter les vêpres de Noël. Au fond, dans le chœur, un grand sapin de Noël, paré de boules de Noel rouges, d'étoiles en paille et de bougies, une grande étoile dorée sur la cime, et une crèche de Noël en bois juste devant l’arbre, décorent la salle. Trois coups de cloche, l’orgue entonne « Lobt Gott, ihr Christen alle gleich », la paroisse joint sa voix à la chanson. La messe commence. C’est l'Église Protestante Allemande, Deutsche Evangelische Christuskirche, 25 Rue Blanche à Paris.
Une histoire qui remonte loin dans le passé
Depuis 118 ans, cette adresse est la « patrie » à l’étranger pour un grand nombre d’allemands exilés à Paris et même de la banlieue de la capitale. Souvent, la paroisse est le premier bureau de coordination pour les allemands qui viennent en France. La « Christuskirche » est pour ceux qui se sont installés en France un point fixe qui leur donne le sentiment d’être « chez soi », un sentiment de sécurité. Même pour ceux qui ne connaissaient pas l’église allemande à Paris, les portes sont toujours ouvertes et l’église leur donne une partie de la « patrie ». La paroisse se comprend elle-même comme un lien entre la France et l’Allemagne. Elle maintient une forte collaboration avec d’autres paroisses (françaises) à Paris, et, évidemment aussi avec les autres paroisses allemandes en France. Il s’agit d’une église réformée protestante qui mise sur l’œcuménisme. Elle collabore notamment avec sa paroisse voisine, la paroisse catholique de la Trinité.
Après une prière collective d’un psaume et encore des chansons que tout le monde chante ensemble, c’est le moment du prône : toutes les lumières sont éteintes, suivi par une récitation émouvante sur « la lumière dans la vie des hommes » qui aboutit au sermon. Très beau thème pour une messe de la veille de Noël. L’effet des lumières éteintes et puis une seule bougie allumée pendant le pasteur lit son prône est énorme. Les visiteurs ce soir écoutent attentivement, sont vraiment touchés après ce prêche. Cela se voit après quand on chante des chansons de Noël tous ensemble. Le chant est / semble plus fort et plus hiératique qu’avant le prône.
Un avenir incertain
Mais cette force dans le chant, la brillance de cette paroisse est en danger. Organisée comme une association, elle est responsable elle-même de tout ses finances. Avec un peu plus de 500 membres qui payent une cotisation régulière, il y a déjà une somme considérable, mais qui n’est rien par rapport aux dépenses en question s’il y a besoin par exemple d’un nouvel ascenseur ou bien de réparations des vieux murs du bâtiment historique.
D’un côté, ces réparations sont nécessaires et coûtent très chères, de l’autre côté, c’est rentable aussi puisque la « Christuskirche » est connu au-delà des limites de la capitale pour sa chorale et l’acoustique de son compartiment / salle / local d’église. C’est pour ça aussi que la paroisse loue ses locaux pour des enregistrements musicaux ou d’autres évènements. Cela aide aussi de faire marcher la paroisse pour ne pas dire qu’elle a besoin de vraiment chaque sou pour exister. Les locations des locaux ne sont donc pas une option, mais « strictement nécessaire pour survivre » comme Gesine Beck, la pasteure actuelle explique.
Un lieu de rencontre
Après la messe, le couple pasteur invite à prendre un café ensemble dans les locaux communautaire du bâtiment paroissial. C’est le moment pour rencontrer des gens, pour discuter avec les autres membres de la paroisse. Un couple dans sa soixantaine rend visite à son fils et sa famille qui habite à Paris, expliquent-ils. Et ils voulaient quand même fêter une messe à l’église en langue allemande. Une jeune dame dit, qu’elle vient juste de s’installer à Paris pour travailler ici. Elle était originaire de Cologne et souffrait de la nostalgie de « sa ville » en Allemagne. C’est pourquoi elle était venue ce soir à la messe à l’église allemande – un lieu qu’elle avait découvert récemment et qu’elle appréciait beaucoup parce qu’elle se sentait un peu « chez soi » ici. Une fille est venue à la messe, parce qu’elle travaille dans la paroisse dans le cadre d’un « FSJ », Freiwilliges Soziales Jahr, une sorte de « service civile » à base volontaire ouvert à tout le monde, notamment exécuté /effectué par des jeunes allemands. La fille s’en réjouit de « l’atmosphère chaleureuse et les contacts amicaux entre ces gens tellement différents mais quand même pareils puisqu’ils cherchent à fêter tous ensemble et en allemand ici ». Une dernière remarque de la pasteure, madame Beck avant que tout le monde ne rentre chez soi pour fêter au sein de la famille « l’église était pleine ce soir, mais presque personne n’était membre de notre paroisse. Je ne connaissais presque personne ce soir. Cela me montre aussi que les gens ont besoin d’une offre comme la notre, une messe en langue allemande. Au moins pour la Fête de Noël ». Vers 19h30, l’église se vide petit à petit. C'est le moment pour dîner en famille et fêter la veille de la naissance de Jésus.
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